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Disque ami : Marc Ducret, Lady M |
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MacBeth, tragédie écrite par William Shakespeare au début du 17e siècle. Une histoire de prise de pouvoir du trône d’Écosse par un nobliot de faible caractère (MacBeth) - encouragé par la prédiction de trois sorcières - aidé par sa femme autrement plus inventive (Lady MacBeth) pour liquider le roi Duncan ; un compagnon d’arme (Banquo) réapparaît après son assassinat sous la forme d’un fantôme, des remords, la folie, la maîtrise du destin, le sens du mal, l’homme, la femme et leurs doubles, leurs intersections… La pièce a grandement fasciné, traducteurs, gens de théâtre (la grande évidence) comme Laurence Olivier ou Orson Welles, de cinéma avec Orson Welles encore (la tragédie dans la tragédie), Akira Kurosawa, Roman Polanski, Béla Tarr, et la musique, pas seulement au niveau de la mise en scène musicale des mots (Giuseppe Verdi, Ernest Bloch ou, par ricochet, Dmitri Chostakovitch), mais du sentiment (de nos jours, on dirait feeling) de la musique elle-même (Camille Saint Saëns, Richard Strauss…).
La musique peut-elle être le haquet permettant d'aller au fond du texte, d'en délivrer les barriques inaccessibles, de s'y mouvoir pour s'en pénétrer au-delà de sa simple lecture ? Et du texte, on dira aussi du temps, puisqu'en voilà une façon de représentation, là où la musique semble toujours échapper au temps in extremis. Avec Lady M, Marc Ducret pénètre autant MacBeth, œuvre de plus de 4 siècles, que l'incroyable voyage dans l’impossible temps nous permettant de réaliser l'émail du nôtre si tant est qu'il puisse exister. Lady M (M pour MacBeth), c’est un pas de côté vers un personnage-clé de toute la première partie de la pièce. Possiblement guidés fantasmatiquement par le M du titre, on a sur l’ensemble une sorte d’impression plus fritzlanguienne que wellsienne. C’est une sorte d’accès au Secret derrière la porte que Marc Ducret nous propose. Les deux voix de Léa Trommenschlager et Rodrigo Ferreira sont la crête sensible traversant les remous du temps en autant de remords à la vitesse d’un cœur étrangement emballé en ces moments de vie suspendue. Tout avance sans paraître, tout bascule dans la violence des coups de force, du rêve craquelé et des sensations augmentées, merveilleusement rendues par la partition musicale où chacun, chacune, sortant de l’ombre devient progressivement l’arbre de la fameuse forêt en action (quelque chose d’actuel empêche désormais de dire « la forêt en marche »).
L’orchestre est absolument épatant : Sylvain Bardiau (trompette, bugle), Catherine Delaunay (clarinette, cor de basset), Liudas Mockunas (saxophones, clarinette contrebasse), Samuel Blaser (trombone), Régis Huby (violon, violon ténor), Bruno Ducret (violoncelle), Joachim Florent (contrebasse), Sylvain Darrifourcq (batterie) et bien sûr Marc Ducret (guitares). Le groupe accompli, active les mécanismes inconscients jusqu’au très tangible et la distribution des « moments de liberté » (tous éblouissants) renvoie toujours à l’esprit d’ensemble se construisant sans cesse jusqu’à la dernière note évaporée. La lecture du texte d’accompagnement dans le livret écrit par Marc Ducret précise « C’est bien la forêt elle-même qui se met en branle pour chasser l’usurpateur ». Tous les êtres devront un jour se réveiller.
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Marc Ducret : Lady M (Illusions - Distribution : L'autre distribution)
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