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Disque ami : Hamon Martin Quintet, Et si l'idée coulait de source |
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Et si l'idée coulait de source. Ce titre parait gonflé en ces temps si peu coule où les sources ont fâcheuse tendance à se tarir quand elles ne sont pas souillées. Pour répondre à cette question posée sans point d'interrogation d'ailleurs, parce que le point est ailleurs : un groupe (de l'italien "gruppo" - 1688 - réunion de plusieurs figures formant un ensemble), un groupe véritable comme au temps où primait l'entité collective. Hamon Martin Quintet est un groupe comme on n'ose plus les rêver, comme le furent le Quintette du Hot Club de France, The Meters, l'Art ensemble of Chicago, The Dubliners, The Shirelles, le Hot Five de Louis Armstrong, The Who, Clifford Brown and Max Roach Quintet, Sly and the Family Stone, Evan Parker trio, Stone the Crows, tous les groupes avec Ellington, les sœurs Goadec ou comme l'est encore le Jacky Molard Quartet.
Les sources ont encore bien des secrets.
Le septième album du Hamon Martin Quintet coule à livre ouvert. Comme les précédents, ses sources sont aussi évidentes que secrètes. Ses cinq membres sont, ensemble, les chroniqueurs des effets du temps, proches des souffles du vent, des ballades de la pluie, des halètements de la neige, des chants de lever de soleil, des amours de la terre et de ses colères. Qui sait.
C’est très très loin de l’actuelle sanctification du néant par le déversement permanent de sons et d’images, pour ne plus rien voir, ne plus rien entendre, très loin aussi des créations en vogue pour dieux en formica. C’est très très près du désir, libre, agile.
Pour chaque album : musique choisie, textes adoptés. Premier titre de celui-ci : « Au gui l’an neuf » la basse funky ouvre, non pour rejoindre l’air du temps, mais respirer l’air tout court et l’expirer en longues réponses de poèmes féconds. Un frisson inspiré par Black Elk (Heȟáka Sápa) et le récit se poursuit, élancé au milieu du présent, vivant de cent teintes. « La chanson toujours s’envole ». Hamon Martin Quintet déborde soigneusement d’imagination, s’autorisant l’avenir fertile sans compromettre les racines. « Où est donc ma peine » termine ce chapitre de l’œuvre d’Erwan Hamon, Janick Martin, Mathieu Hamon, Ronan Pellen et Erwan Volant. Le titre à la question précise voyage au Liban, en Palestine, en Erythrée, au Mali, à Londres (heureuse citation des Voix d’Itxassou) et retour à Redon. Et comme Hamon Martin Quintet est de tout accueil, on remarquera aussi les apports des camarades de plume de tous les temps : Mélaine Favennec, Julie Bonnafont, Paul Fort, Gilbert Bourdin et Gilbert Hervieux et les participations d’Enora Morice et Sylvain Leroy.
Et si l'idée coulait de source est un album substantiel au titre idéal.
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Hamon Martin Quintet : Et si l'idée coulait de source (Coop Breizh - 2024)
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