Disque ami : Moop, Ostara

Moop, alors quartet, avait publié en 2017 le persuadant album éponyme (on dit toujours "éponyme" maintenant). On entendait bien, on voyait bien même qu'on était au début d'une grande aventure. Né quatre ans plus tôt, le groupe prit son temps pour un premier disque significatif (et non une "carte de visite" comme ont dit hélas si souvent maintenant). Devenu trio, Moop offre en 2021 une fort judicieuse suite avec Ostara, mieux qu'une suite, un jet de persévérance, un éclairage fortifiant, une mèche perspicace. Un quartet, c'est déjà un big band, le trio vise l'équilibre de l'intime, pas celui du couple, mais celui du delta où rien n'échappe des relations tripartites propres à l'estuaire fonçant consciemment dans la mer. En quatre pièces, William Brandy (saxophone baryton), Julien Coupet (guitare) et Erwin Toul (batterie) délinéamentent une ferveur carabinée chatouilleuse de tous les bruits du monde. De la révolte ou bien du rire. Il y a mieux à nommer qu'un style de musique. Mais oui ! Vivre tout ce que vous voudrez qui saura entendre ce que cette musique sait traduire de l'irrésistible désir explosif. En toute intelligence.



Moop : Ostara (Tonzonen records - 2021)