Disque ami : Sunny Murray, Bernard Lubat, Sylvain Guérineau, Francis Marmande, Spontane’uz Combustion
Sunny Murray est un acteur révolutionnaire de la batterie bouleversante. Les révolutions de batteurs amènent tout très loin (1) et la frappe de la batterie est, par essence, révolutionnaire. Off we go! Dans la fureur éblouie des énigmes poétiques, lors d’une nuit uzestoise le 20 août 1998, l’invité Sunny Murray emporte avec lui Bernard Lubat (aussi batteur mémorable ici au piano), Sylvain Guérineau (saxophone alto) et Francis Marmande (contrebasse et non guitare basse comme annoncé), confortés par l’assiduité astronomique, en une suite de trois pièces en perspective. En perspectives. Défilent tant de tableaux de vie, de tableaux enchantés, d'aurores d'aventures, de chair redoutable, de légendes sans collier, qui nourrissent à toutes voiles. Sorte de musique surterraine exultant des sillons du dialogue avec l'histoire jusqu’aux horizons déconfinés. L’approche de « Lover man » fait émerger l'épaisseur de sa propre extension : "I'd give my soul just to call you my own". Concert éclair, telluriquement joué, où chaque instant décide d’un tout de l’histoire des quatre hommes, révélation d’une rencontre anticipée : "Someday we'll meet and you'll dry all my tears".