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Nous savons qu’il
existe une maison du dictionnaire et un dictionnaire de
la maison. La maison nato a donc eu envie de
rassembler ses mots : autant de codes, de clés,
de signes et d'intentions qui relient et rallient. Réverbères
du chemin des écoliers, ceux du diconato éclairent
un peu davantage la syntaxe fantaisie de ce langage incontrôlé.
Choisissez un mot ci-dessous :
Durruti (Buenaventura) : révolutionnaire 1898 - 1936
Lorsque Buenaventura Durruti naît le 14 juillet 1896, la situation en Espagne
est très tendue (affrontements entre les forces de l'ordre et les journaliers
andalous, les mineurs asturiens ou les ouvriers basques ou catalans). En 1903,
le père de Buenaventura est arrêté comme gréviste. À 14 ans, Durruti est apprenti
mécanicien et en 1912 adhère à l'Union des Métallurgistes. En 1914, alors qu’il
transporte une machine dans la région des Asturies et du Leon, il se
solidarise avec les mineurs et gagne une certaine popularité. C’est le grand essor de
l’industrialisation en Espagne qui n’a alors plus rien d’un Empire Colonial,
mais dont la nouvelle bourgeoisie prospère très vite. Les syndicats CNT
(anarchiste) et UGT (socialiste) signent un accord annonçant la grève générale.
Durruti est licencié. Il se rend en France et découvre l’anarchisme puis retourne
en Espagne où il adhère à la CNT. De nouveau arrêté, il revient un temps en
France où il travaille chez Renault.
En 1920, l’agitation sociale s’accroît en
Espagne. C’est la montée en force du syndicalisme et sa répression
systématique par les groupes armés du patronat. Se forme le groupe anarchiste "Los
Justicieros" avec la participation de Durruti qui projette un attentat contre le roi
Alphonse XIII dont les préparatifs seront découverts. À Saragosse, Durruti
rencontre Francisco Ascaso, fraîchement sorti de prison. Ils décident de
constituer "Los Solidarios" dans le but de faire face à la violence patronale. Durruti
est en prison à Madrid lorsque se produisent les attentats de mai et juin
1923 contre le gouverneur Regueral à Saint Sébastien et le cardinal Soldevila à
Saragosse, attentats en réponse aux assassinats de Salvador Ségui et Francisco
Comas. À partir de là, Durruti et Ascaso vont former une paire à l’action
incessante. Ils s’enfuient en France, puis partent pour Cuba, le Mexique, le
Chili, l’Argentine sous le nom de "Los Errantes". Ils se réfugient en Uruguay après
un hold-up dans une banque et regagnent la France où ils sont arrêtés avec
Jover alors qu’Alphonse XIII visite la France. Ils sont extradés en Belgique
après que Durruti a rencontré Nestor Makhno. La police belge les refoule en
France. En Allemagne, ils rencontrent Rudolf Rocker puis
reviennent en Belgique où ils retrouvent leurs compagnes Berthe et Emilienne.
En
1931, c’est la chute de la dictature et la République est proclamée. Durruti
rentre à Barcelone. Mais la situation des travailleurs ne s’améliore pas et les
grèves éclatent. La CNT passe de 800 000 à 1 200 000 adhérents. Le groupe
"Nosotros" avec Ascaso, Durruti, Garcia Oliver, incarne le côté le plus dynamique
de la CNT et de la FAI. La droite remporte les élections en novembre 1933. Le
gouvernement durcit sa ligne antisyndicale. En 1935, il y a plus de 30 000
prisonniers politiques dans tout le pays. Le Front Populaire arrive au pouvoir en
1936 et les militaires du général Franco se soulèvent. Le 18 juillet, le
peuple s’arme et défait les putschistes à Barcelone et en plusieurs endroits
d’Espagne. Ascaso est tué le 20 juillet. La Colonne Durruti est créée et part le 24
juillet avec ses 3000 hommes pour Saragosse luttant contre les fascistes et
aidant les collectivités anarchistes à s’installer. Buenaventura Durruti est
tué le 20 novembre à Madrid.
Abel Paz est l’auteur d’une indispensable biographie de référence sur
Buenaventura Durruti.
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