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Nous savons qu’il
existe une maison du dictionnaire et un dictionnaire de
la maison. La maison nato a donc eu envie de
rassembler ses mots : autant de codes, de clés,
de signes et d'intentions qui relient et rallient. Réverbères
du chemin des écoliers, ceux du diconato éclairent
un peu davantage la syntaxe fantaisie de ce langage incontrôlé.
Choisissez un mot ci-dessous :
Espionnage : n. m.
L’espionnage est l’activité qui consiste à recueillir des renseignements de
la façon la plus fourbe. Né en même temps que la guerre, l’espion s’est avéré
souvent le plus vil de tous les soldats. Il ment, se déguise, fait l’amour
avec des gens dans le simple but de leur soutirer des informations, empoisonne,
étrangle et trahit volontiers son employeur lorsqu’on lui propose davantage.
Il s’agit de la seule profession où l’on peut à la fois travailler pour ses
ennemis et ses amis en inversant constamment les rôles jusqu’à en avoir le
tournis (agent double). Les espions dormants toutefois peuvent gagner leur pain sans
trop se fatiguer. Louis XI est véritablement celui qui a rationalisé la
profession. Mais en s’inventant les vies les plus sinueuses et ambigües, il n’est
pas rare que les espions deviennent eux-même des êtres fort complexes loin
d’être seulement vénaux. Ainsi Kim Philby trahissant la couronne d’Angleterre
pour travailler pour les soviétiques par conviction (il aura même son portrait
sur un timbre). On dit parfois du producteur de musique qu’il appartient à
cette catégorie professionnelle, prêt à tout pour quelque révélation, on dit aussi
qu’il serait proche du boulanger, préparant son pain chaque jour. Si le
producteur de musique est un mélange exact d’espion et de boulanger, ce qui
pourrait le sauver dans bien des cas, l’espion lui, bien qu’habitué des boîtes aux
lettres, n’a rien d’un employé des postes.

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