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Nous savons qu’il
existe une maison du dictionnaire et un dictionnaire de
la maison. La maison nato a donc eu envie de
rassembler ses mots : autant de codes, de clés,
de signes et d'intentions qui relient et rallient. Réverbères
du chemin des écoliers, ceux du diconato éclairent
un peu davantage la syntaxe fantaisie de ce langage incontrôlé.
Choisissez un mot ci-dessous :
Cherry (Don) : musicien 1936-1991
Né en Oklahoma, métis de père afro-américain et de mère Choctaw (ce qui aura une grande importance dans ses orientations futures), c’est à San Francisco où son père est barman au Plantation Club que Donald Cherry apprend la danse (ce qui aura aussi une grande importance dans son parcours). Séduit à 12 ans par la trompette qu'il saura sortir de sa poche, il joue avec quelques westcoasters avant de former un quartet avec James Clay qui aura une empreinte profonde sur la suite. Il rencontre Ornette Coleman en 1957 avec lequel il formera un tandem sans pareil et d’une influence indélébile sur tout ce qui suivra. L’orchestre, d’abord Don Cherry quintet,devient vite Ornette Coleman quartet. Don Cherry agace beaucoup Miles Davis, mais l’influence probablement. La formule du quartet sans piano fait recette et John Coltrane, Steve Lacy, Albert Ayler et Sonny Rollins, s’y collent en faisant la paire avec Don Cherry. Don Cherry tourne en Europe avec Archie Shepp et rencontre nombre de musiciens français comme François Tusques, Jean-François Jenny-Clark, Jacques Thollot, Aldo Romano. En Suède, c'est le coup de foudre pour celle qui sera son inséparable compagne Monika Karlsson qui devient Moki Cherry. Il adopte sa fille Mariann Karlsson qui devient Neneh Cherry. C’est à cette époque que le trompettiste commence à caresser moult instruments issus de cultures africaines, tibétaines, indiennes. À Paris, il roule en Solex et après quelques disques phares aux USA : Complete Communion, Where is Brooklyn et Symphony for Improvisers, il abandonne la posture de musicien professionnel pour réintroduire l’enfance dans le jazz. Nomade déjouant les frontières, il multiplie les conversations (le Turc Okay Temiz, les Sud-Africains Johnny Dyani et Dollar Brand, les Polonais Krysztof Penderecki et Kristofer Komeda, le Brésilien Nana Vasconcellos, l’Uruguayenne Elli Medeiros, l’Indien Latif Khan, le Camerounais Manu Dibango, l’Amérindien Jim Pepper, le Marocain Hassan Hakmoun, les pop stars Lou Reed et Ian Dury, les new wavers de Rip Rig and Panic, les Beat Poets Brion Gysin et Alan Ginsberg entre mille autres), il croise même les routes de Jimi Hendrix, Frank Zappa et Prince le temps d’un concert. En 1973, on le voit dans La Montagne Sacrée d’Alejandro Jodorowsky. Il requartette avec Jacques Thollot, JF Jenny-Clark et Doudou Guirand en 1976, fait un essai avec Michel Portal, retrouve Ornette Coleman et James Clay. Est-il musicien capable mieux que lui d’incarner pleinement une danse infinie unissant, pour le meilleur, nos vieux et nos nouveaux rêves ?
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