|
|
|
Nous savons qu’il
existe une maison du dictionnaire et un dictionnaire de
la maison. La maison nato a donc eu envie de
rassembler ses mots : autant de codes, de clés,
de signes et d'intentions qui relient et rallient. Réverbères
du chemin des écoliers, ceux du diconato éclairent
un peu davantage la syntaxe fantaisie de ce langage incontrôlé.
Choisissez un mot ci-dessous :
Nuit : n. f.
Lorque le jour eut besoin de lumière, il créa la nuit. Alors, il n’y eut plus un moment sans que la moitié de la planète Terre ne soit dans une obscurité relative (l'intensité de la lumière solaire alors inférieure à la luminosité des étoiles). Le jour et la nuit ont dès lors personnifié toutes les différences entre les choses, les êtres et les réalisations de ces derniers. La première différence entre le jour et la nuit est qu’il est plus difficile de se coucher tard dans le premier que dans la seconde. Alors que la vision, le jour, se limite à ce que l’on voit (jusqu’à l’horizon), la vision nuiteuse est illimitée. La nuit est le lieu des amours révélées, des sens exercés, des sonates merveilleuses, des yeux prasins, des durées abstraites, des sons intimes, des pas feutrés, des pluies lucides, des lutins, des arbres qui parlent, des repos mérités, des rêves interdits, des talons hauts, des intelligences animales, des mondes relatifs, des lueurs humides, des bus de nuit et de mille autres diffusions. Assurant une sérénité lunaire, elle permet aussi le pillage tranquille des banques (par opposition au braquage brutal en plein soleil) et la distribution nocturne. Certaines espèces, certains peuples l’ont compris et ne vivent que la nuit. Elle peut hélas aussi être violée dans le plus grand malentendu par les tenants de la lumière artificielle qui en font le territoire des sentinelles, des crimes odieux, des attaques traîtres, des esprits faciles et des angoisses inutiles. Le jour on se retrouve pour mal se perdre, la nuit on se perd pour mieux se trouver. « Bonne nuit ».
|
|
|