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Nous savons qu’il
existe une maison du dictionnaire et un dictionnaire de
la maison. La maison nato a donc eu envie de
rassembler ses mots : autant de codes, de clés,
de signes et d'intentions qui relient et rallient. Réverbères
du chemin des écoliers, ceux du diconato éclairent
un peu davantage la syntaxe fantaisie de ce langage incontrôlé.
Choisissez un mot ci-dessous :
Doute : n. m.
Une définition du doute ? Mais pour quoi donc ? Elle sera certainement incertaine, non définitive, et à peine terminée, bourrée de regrets. Le mot vient du latin dubitare, mais ce n'est pas sûr. Le doute, mieux qu'un département, est un lieu de création sans limites et peut être le berceau de formes nouvelles à venir. Il est une manière de repousser le mot fin. Le rejet du doute produit souvent toutes sortes de carcans terminaux. En vie politicienne (ce qui pourrait bien être plus correct que de dire politique), par exemple, le doute n'est pas autorisé, il peut même être réprimé et le pourtant très à propos conseil de Pythagore "Dans le doute abstiens-toi !" vilipendé haut et court. Le doute, comme les arbres, offre son ombre aux plus démunis. Il est possible qu'il n'y ait pas de vérité sans doute, sans questionnement, sans pourquoi. Le doute, qui a ses bénéfices, n'est pas l'ennemi des meilleures certitudes, il est leur parrain, celui qui leur apporte la dignité. Impossible d'être résolu sans doute pensait William Shakespeare et comme le jouait avec constance un souffleur basque très à cheval sur le doute "No, no but it may be".

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