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Nous savons qu’il
existe une maison du dictionnaire et un dictionnaire de
la maison. La maison nato a donc eu envie de
rassembler ses mots : autant de codes, de clés,
de signes et d'intentions qui relient et rallient. Réverbères
du chemin des écoliers, ceux du diconato éclairent
un peu davantage la syntaxe fantaisie de ce langage incontrôlé.
Choisissez un mot ci-dessous :
Jeu : n. m.
De racine latine (jocus), le jeu se définit à l'origine comme une forme d'amusement, polissonnerie régie par des règles précises dépassées par l'imprévisible et le hasard. Si sa consonance est de première personne, le jeu est (du moins avant l'invention des jeux vidéos) le plus souvent une pratique collective. Il n'a d'intérêt que dans l'échange ("Le jeu suppose l'égalité" Honoré de Balzac). L'humain a pour attrait son double, un double de théâtre qui rigole, se dépasse ou s'extrait des difficultés du monde. Les animaux (du moins les mammifères) ne sont pas en reste et leurs jeux comme ceux des hommes peuvent se terminer tragiquement lorsque le réel reprend le dessus "Ça va finir en jeu de chien"). Le réel est revendiqué n'être pas un jeu ("Ce n'est pas un jeu !" est une adresse souvent faite aux enfants par des adultes suffisants en passe de devenir ministres) et pourtant ces moments cruciaux sont souvent déterminés comme "mise en jeu". Le jeu - à l'occasion synonyme de geste - est le meilleur des révélateurs, de l'amour (bon allié du hasard), de la créativité, de l'expression, de la passion, des luttes et somme toute de la vérité. Le mot définit parfois le moyen, un tantinet trop cadré, de jouer (jeu de cartes, jeu de mikado, jeu musical, jeu d'acteur, jeu d'argent - plus troubles et autoritaires : "faites vos jeux" !) ou sa stricte application sportive ("jeux olympiques"). Autre élément, mais non des moindres, le jeu permet même de lire l'avenir : jeux demain, jeux de vilains.

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