Sylvain Kassap
Sylvain Kassap : clarinettes, saxophones
Né en 1956 le 1er octobre, Sylvain Kassap fait partie des musiciens pour qui il y eut le choc Michel Portal à Châteauvallon en 1972.
Alors qu'il obtient une licence en musicologie, ayant déjà choisi les instruments à anches, il se frotte à la moindre occasion aux musiciens qu'il admire : Portal bien sûr, mais aussi John Surman, Barre Philips, Bernard Lubat... En 1977 Il enregistre avec Pierre Bensusan (figurent aussi dans ces séances Gilbert Artman et Patrick Molard), affirmation qu'il n'est pas seulement l'homme d'une esthétique, mais bel et bien d'une démarche curieuse et libre. Avec Bernard Vitet, autre acteur essentiel du Michel Portal Unit, il crée Moltomobile où l'on retrouve Gérard Siracusa. Il est également membre de Onkr avec Pablo Cueco. Membre de l'Intercommunal de François Tusques (Jean-Jacques Avenel, Jacques Thollot, Bernard Vitet, Jo Maka et Jean-Louis Le Vallegant sont dans l'ensemble), il rencontre Jean Rochard au théâtre Dunois (où Tusques joue régulièrement) qui l'invite au festival de Chantenay-Villedieu où il se produira à plusieurs reprises. C'est lors de ce festival qu'il jouera en quartet avec Yves Robert, Didier Levallet et Günter Sommer (remplaçant au pied levé Bernard Lubat), musiciens avec qui il entretiendra une relation durable et développée.
Chantenay, Dunois, mais aussi Villiers-sur-Marne (où il organise des concerts) ou le studio Piccolo sont les lieux où vont se tenir les séances d'enregistrement de l'album L'Arlésienne. La version finale de l'album (qui comprenait aussi des séances avec Lol Coxhill, Radu Malfatti, Pablo Cueco, Jean-Michel Ponty, Lauri Nykop ...) sera recentrée sur la relation du clarinettiste avec Günter Sommer en duo ou en quartet avec Levallet et Vitet.
A Chantenay il se produit avec Xavier Jouvelet, Lol Coxhill, Yves Robert, La Chantenaysienne (pour qui il écrit une pièce), Alan Hacker, Tony Coe, Peter Kowald, Daunik Lazro et Jean-Marc Montera. Il participe au 45 tours de Chantenay-Jazz et Images (enregistré à Dunois) El Café de Chinitas avec Violeta Ferrer, Lol Coxhill, Tony Coe et François Tusques.
Multi-instrumentiste des anches, il précise ses affinités pour les clarinettes.
Passionné par la composition , Sylvain Kassap travaille dès les années 70 pour une compagnie de Marionnettes La tortue magique, puis rencontre le cinéaste Jean Marboeuf avec qui il enregistre plusieurs musiques de films dont le très honoré Vaudeville. Dans L'Arlésienne, il livre Résonance, composition solo ouvrant d'autres pistes qu'il développera amplement plus tard.
Le producteur Patrick Tandin l'emmène en Turquie pour un enregistrement avec le batteur Okay Temiz, compagnon de Don Cherry qui partage avec Sylvain Kassap le goût ancré des musiques traditionnelles.
Avec Didier Levallet et Roger Fontanel, il fonde la maison de disque Evidence qui outre ses productions (du duo - avec Hélène Labarrière ou François Corneloup - au septet - avec Claude Tchamitchian, Philippe Deschepper - en passant par le quartet - avec Christophe Marguet, Edward Perraud, Jean-François Canappe, Didier Petit), publiera aussi des albums d'Harry Beckett, Laurent Dehors, Anthony Ortega, l'Orchestre National de Jazz...
Avide de rencontres, on le retrouve avec Louis Sclavis, Hamid Drake, Han Bennink, Steve Lacy, Jacques Di Donato, Jean-Pierre Drouet, Gian Luigi Trovesi, Eddie Louiss, pour n'en citer que quelques-uns.
En 1987, en compagnie de Claude Barthélémy, Didier Levallet, Jacques Mahieux, Gérard Marais et Henri Texier, il fonde le collectif Zhivaro, qui se définit comme "force d’intervention musicale et poétique qui n’hésite pas à s’engager sur le terrain politique lors de concerts contre le fascisme par exemple". L'aventure durera 10 ans.
L'improvisation avec des comédiens est une autre corde à son grand arc. On l'a entendu aux côtés de Jacques Bonnaffé, Denis Lavant, Didier Sandre. Avec des électromusiciens tels Erik M, Thierry Balasse, Tom Mays, il offre une autre facette de ses préoccupations sur le son.
En 1996, il participe au disque Buenaventura Durruti puis à la création de Los Incontrolados, ensemble issue des rencontres du disque sur Durruti et dédié à la mémoire active de la Colonne de Fer au travers d'une série de concerts et d'enregistrements - non encore publiés. Le groupe se produira à Villeurbanne, à Sons d'Hiver, à Rabat et à Luz-Saint-Sauveur.
On le retrouve également dans l'ensemble Eight Day Journal avec Sam Rivers et Tony Hymas.
Il fait partie d'un groupe reprenant la musique de Robert Wyatt, autre musicien de son panthéon, avec Karen Mantler, Dominique Pifarély, John Greaves et monte un grand orchestre : le Large Ensemble avec Evan Parker parmi les solistes.
L'ensemble Laborintus (titre dédicace à Luciano Bério) est l'occasion d'affirmer son attachement à une certaine musique contemporaine, jamais éloignée de ses autres préoccupations. Il co-dirige l'ensemble avec la harpiste Hélène Breschand, dédié au répertoire moderne (Stravinsky, Varèse, Webern...), contemporain (Aperghis, Bério, Cage, Stockhausen...) et à la création d'oeuvres de compositeurs tels que Bernard Cavanna, Luc Ferrari, Luis Naòn, Jacques Rebotier, François Rossé...
L'écriture prend une place importante et il compose pour de nombreux ensembles ou solistes : Ars Nova, Alternance, Proxima Centauri, l’Ensemble de trompettes de Paris, Sextuor Baermann... Sylvain Kassap appartient à un nouveau trio de clarinettes avec Armand Angster et Jean-Marc Foltz.
Lors des 30 ans de nato au théâtre Dunois, ce grand gourmand de musiques et de mots a offert deux jolis impromptus avec JT Bates et Violeta Ferrer.
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