Didier Petit
Didier Petit : violoncelle
Violoncelliste se situant entre Maurice Baquet et Tristan Tzara (pour reprendre l’adresse de Francis Marmande in Le Monde), Didier Petit est l’un des agitateurs les plus constructifs de l’état des musiques actuelles et l’un de ses catalyseurs les plus précieux.
Le violoncelle, il l’a étudié dès l’âge de six ans avant d’entrer pour treize années au conservatoire. A 12 ans, il entend le duo Michel Portal et Bernard Lubat qui agit comme déclencheur fondamental. Il se tourne alors vers le jazz et ce que le mot peut englober d’ ouvertures diverses.
Deux grands orchestres le fascinent alors, l’Arkestra de Sun Ra et le Celestrial Communication Orchestra du contrebassiste Alan Silva. Il entre dans l’orchestre de ce dernier puis devient enseignant et administrateur à l’IACP (école parisienne fondée par cet ancien bassiste de Cecil Taylor). Parallèlement, exerçant ses talents d’organisateur multiple, il co-invente les Décades de musiques improvisées. A l’IACP, il rencontre le clarinettiste Denis Colin avec qui il va avoir une des plus longues associations connues dans les musiques de jazz et leurs cousines improvisées.
Musicien généreux et conscienceux, il crée en 1990 , les disques in situ et, contrairement à nombre de musiciens créant leur maison de disques par frustration de n’être pas assez ou pas correctement représentés, il cherche à documenter un (contre) courant d’idées musicales ; il n’enregistrera que très rarement en leader.
In situ deviendra vite une référence indispensable du monde des musiques modernes avec des productions de grande classe (quartet de Daunik Lazro, solo de Steve Lacy, meilleur disque du Drame Musical Instantané, Joëlle Léandre, coffret reflétant l’agitation saine des Instants Chavirés etc.).
Il appartient au groupe de Jac Berrocal avec Jacques Thollot, est l’invité du Drame Musical Instantané, joue ardemment avec Beñat Achiary, Vladimir Tarasov, Marylin Crispell, Roger Turner, Carlos Zingaro, Raymond Boni, Philippe Deschepper, Jacques Di Donato, Carlos Andreu, Jean-Jacques Birgé, François Tusques, Benoist Delbecq, Fred Van Hove, Le Quan Ninh, Iva Bittova, Jean-François Pauvros, Jean-Marc Montera, Ramon Lopez...
Il rencontre Jean Rochard lors d’un mémorable voyage à Arles avec Xavier Matthyssens et lui propose un peu plus tard de travailler à la direction artistique de disques où il est très impliqué (comme leader ou associé d’importance) pour in situ, puis in vivo (une expérience d’un jour de production-réalisation-distribution instantanée) et Buda.
C’est lui qui présente Denis Colin à Jean Rochard. Il enregistre en duo avec Sylvain Kassap pour le disque Buenaventura Durruti. Adepte du solo, il n’en est pas moins toujours un grand partageur d’expériences diverses, à Minnesota sur Seine, il joue en duo avec George Cartwright, avec Adam Linz, et en trio avec les violoncellistes Jacqueline Ferrier et Michelle Kinney.
Son nouveau groupe « Wormholes » comprend Camel Zekri, Lucia Reccio, Edward Perraud et Etienne Bultingaire, ingenieur du son avec qui il entretient une longue et fructueuse association. Il accompagne les sirènes des premiers mercredis de chaque mois avec Jean-Francois Pauvros et Alex Grillo (il est membre de plusieurs groupes du vibraphoniste). Il poursuit son duo avec André Minvielle ainsi qu’avec le batteur norvégien Terje Isungset. Il rejoint le quartet de Sylvain Kassap et garde son poste dans le trio de la harpiste Hélène Breschand.
Son activité avec Denis Colin s’interrompt en 2007 apres 25 années de nombreux groupes, productions et créations (Denis Colin trio, les Arpenteurs, Denis Colin nonet, Dans les cordes, Something in Common, Gwen Matthews etc.). Il quitte Paris pour la Bourgogne où il déborde comme à son habitude d’activités génératrices en moultes domaines et de volontarisme poétique.
En 2010, il est invité de Tony Hymas pour De l'Origine du Monde et joue en duo avec ce dernier une pièce pour le film de Judith Abitbol À bas bruit. Les deux hommes rejouent en duo à Londres en janvier 2014. On le retrouve en Bretagne en duo avec JT Bates. En 2012, il enregistre live au Black Dog avec le trio Davu Seru, Milo Fine et Paul Metzger. Ses voyages annuels aux USA et en Chine sont autant de rendez-vous inscrits et les surprises y abondent jusqu'à un prochain voyage plus surprenant encore... dans l'espace...
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