Boucq
Boucq : dessinateur
François Boucq est né à Lille (en 1955) où il demeure toujours. Si ses jeunes études laissent à désirer, le dessin lui ne se fait pas longtemps attendre et l'emporte avec allégresse (il aime aussi les arts martiaux). C'est également sur les bancs de l'école qu'il rencontre Philippe Delan, futur scénariste de Rock Mastard.
Après un passage par les beaux-arts, il devient vite caricaturiste pour divers magazines et quotidiens Le Point, Playboy, Le Matin de Paris. En 1975, la BD trépigne et le voilà dessinateur à la revue Mormoil puis à Pilote et enfin à À Suivre où ses histoires courtes le consacrent définitivement comme un des grands de la bande dessinée moderne.
Ses séries à l'observation et l'écriture très personnelles font mouche et école. Il crée le singulier Jérôme Moucherot, héros d'un ensemble d'ouvrages où l'imaginaire défie une certaine pédagogie. Le sens de la proximité et ses trésors infinis, un réalisme puissant non dénué de tendresse, autant que la traversée du temps en toutes directions et à des vitesses très adaptées sont d'autres marques de son talent de conteur de notre époque qui l'amène à nous narrer les aventures de la Mort elle-même. Ses personnages l'interrogent et il interroge le trait.
Autres sommets : les adaptations de deux histoires de Jérôme Charyn, La femme du Magicien et l'impressionnant Bouche du Diable. Sa production est dense et pourtant parfaitement auto-disciplinée. Avec Jodorowsky, il se risque au Western avec The Bouncer et le coup d'essai est un coup de maître salué par l'auteur de Blueberry (Giraud) lui-même. Dernière série en date : Le Janitor, scénarisé par Yves Sente, qui soulève les épais dessous du Vatican et ses implications dans les troubles du monde moderne et son économie.
Après sa rencontre avec les disques nato pour Left for Dead (il participe aussi au coffret spécial dérivé édité par Stardom Laissés pour Mort avec Moebius et Cabannes sous la houlette de Franck Bruneau), il dessine les livrets et couvertures des deux disques d'Happy Apple sortis chez Universal (scénarisés par Annestay) et réalise pour le Chronatoscaphe une double page d'une grande profondeur.
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