Barre Phillips
Barre Phillips : contrebasse
Né le 27 octobre 1934, Barre Phillips a grandi à Palo Alto où en 1947 il manifeste une attirance irrésistible pour la contrebasse lors d'une présentation d'instruments aux élèves. Il joue avec l'orchestre classique de son école, mais son frère aîné, Peter, qui joue de la trompette l'initie au jazz. La même semaine, il s'immerge dans le classique et le jazz.
Le voilà sur scène pour la première fois pour une exécution publique de Shéherazade de Rimsky Korsakov, il s'enthousiasme. Fan de Bartok et Stravinsky, en 1958, il assiste à la rencontre d'Ornette Coleman et John Lewis. Quatre ans plus tard à Berklee, Ornette joue un set avec le groupe dans lequel Barre Phillips joue et donne quelques conseils aux musiciens.
Ses études de langues sont interrompues par un fort désir musical qui le pousse à rejoindre son frère à New-York qui travaille avec Gunter Schuller. Il devient vite autonome en travaillant dans les orchestres de Billy May ou Nelson Riddle et grâce à Gil Jorden commence à jouer en club. John Lewis qui l'avait vu à San Francisco le contacte pour une création Third Stream de Schuller aux côtés de Phil Woods, Richard Davis et Eric Dolphy.
Il se passionne pour l'archet et prend des cours avec Frederick Zimmerman qui lui est présenté par Schuller. Il joue avec Paul Bley, Bob James avec qui il enregistre pour ESP et rejoint Archie Shepp avec qui il jouera à Newport. Puis, c'est la rencontre avec Don Ellis dans les lofts ; Lalo Schiffrin, Coltrane et Ornette les fréquentent aussi assidument. Grâce à Ellis, il est engagé par Leonard Bernstein avec qui il enregistre pour Columbia. Jimmy Giuffre George Russell l'emmène en Europe où il revient avec Friedman puis Attila Zoller.
Après un passage avec le pianiste Peter Nero, création de RCA, il se désespère un peu d'un travail ennuyeux mais reçoit un appel de Benny Golson dont il rejoint le groupe. Seul musicien blanc de l'ensemble (Freddie Waits, Roland Hanna, Jimmy owens, Barre fait l'expérience des émeutes de Harlem alors qu'il joue à l'Apollo.
En 1967, il séjourne à Londres et rencontre les tenants de la nouvelle musique Européenne, Evan Parker, Derek Bailey, Trevor Watts et John Stevens qui l'aide à s'installer dans la ville. C'est là qu'il rencontre John Surman avec qui va se dessiner une amitié et un projet musical durable. Les lois anglaises l'empêchent de jouer en club, il se produit tout de même à la sauvette avec Evan Parker.
Il se rend en France pour tourner avec Marion Brown et Steve McCall et, grâce au metteur en scène Antoine Bourseiller, établit ses premiers contacts à Paris. Alain Corneau, assistant de Marcel Camus invite le trio de Marion Brown pour la musique d'un film dans lequel il a un petit rôle originellement dévolu à Bud Powell.
En 1968, à Londres, il enregistre Basse Barre à la demande de Max Schubel, premier disque en solo de contrebasse de l'histoire du jazz. Il part à Paris pour jouer avec François Tusques lorsqu'éclatent les événements. Dans la ville en ébullition, il rencontre les tenants de la nouvelles musique Michel Portal, Jacques Thollot, Beb Guérin et Bernard Vitet. Logé par Henri Virlojeux et Véronique Silver, en 1969, il apprend le français puis fonde The Trio avec Stu Martin et John Surman qui sort son premier disque. Les trois hommes sont aussi présents dans le 1lors de Michel Portal avec Jean-Pierre Drouet. Portal lui présente la danseuse Carolyn Carlson.
A l'invitation d'Antoine Bourseiller, il part dans le sud de la France où il s'installe. Manfred Eicher lui offre de faire un duo avec Dave Holland pour ECM. Barre Phillips présente ensuite l'idée d'un quartet de basses avec Holland, JF Jenny-Clark, Palle Danielson, Stu Martin est à la batterie, refusée par Eicher qui la publie ensuite sur son second label Japo. Il enregistrera ensuite plusieurs fois pour ECM.
C'est grâce à Juliet Berto que la remarquable complicité du contrebassiste avec le cinéaste Robert Kramer prend racine. Le film Route One incarne cette fusion entre le musicien et le réalisateur. Il joue avec Joëlle Léandre dans la série de concerts qui donnera Les Douze Sons ainsi que dans le Barium Circus de Denis Levaillant. Il rejoint fréquemment le "London Jazz Composers Orchestra" dirigé par Barry Guy et, en 1991, enregistre avec Ornette Coleman la bande originale du film Naked Lunch. On le retrouve aussi en maints contextes avec Peter Kowald, Derek Bailey, Theo Jörgensmann, Peter Brötzmann, Alfred 23 Harth, et Joe Maneri. Avec Paul Bley et Evan Parker il grave deux disques pour ECM et enregistre aussi en trio avec Michel Doneda et Alain Joule ainsi qu'en solo pour les disques Emouvance.
Le 2 octobre 2010, il joue en trio avec Lol Coxhill et JT Bates lors du premier Retour à la case Dunois et enregistre à cette occasion The rock on the hill
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