Steve Beresford
Steve Beresford : piano, chant, composition
Steve Beresford est né le 6 mars 1950 à Wellington dans une famille de musiciens. À 7 ans, il étudie le piano et devient plus tard trompettiste dans un orchestre qui joue des standards de soul music. Il entre à l'Université de York où enseigne le clarinettiste Alan Hacker et développe ses goûts pour des expressions très diverses. À York, il montre déjà cette hyperactivité caractéristique du personnage en organisant aussi des concerts dont celui signifiant du duo Derek Bailey, Han Bennink.
En 1974, Steve Beresford s'installe à Londres. Les idées fusent. Il pratique allègrement l'improvisation libre avec les membres du Spontaneous Music Ensemble puis avec Derek Bailey qui l'invite dans plusieurs de ses "Company". Steve Beresford, Nigel Coombes et Roger Smith se produisent sous le charmant nom de Three Pullovers. On le retrouve dans le Portsmouth Sinfonia aux côtés de Brian Eno et Gavin Bryars. Il rencontre le guitariste-flûtiste David Toop à cette époque et ensemble, avec le guitariste Peter Cusack et le batteur Terry Day (tous membres du London Musician's Collective dont Beresford fait également partie), ils créent le groupe Alterations, orchestre d'improvisation libre qui se distingue des autres par sa non "religiosité de genre" et son absence d'interdits.
On l'aperçoit à la basse avec les Roogalator alors qu'il flirte avec le rock expérimental des groupes Flying Lizzards ou le punk de The Slits. Fin des années 70, c'est le temps d'autres rencontres déterminantes pour cette figure essentielle du renouveau de la vie musicale londonienne, à New-York avec Eugene Chadbourne, Toshinori Kondo et surtout John Zorn. A la fin de la décennie, il publie son premier disque solo doté d'un titre en forme de définition d'une carrière : The bath of surprise.
Dans ces années 70, Steve Beresford est également co-fondateur de la revue Musics dédiée à la musique improvisée (on y trouve également David Toop, Peter Cusack, Derek Bailey, Evan Parker) à laquelle succédera Collusion, revue ouverte sur tous les champs musicaux et qui est un parfait indicateur des goûts et tendances de cette nouvelle génération d'improvisateurs qui ne se refusent rien.
Les années 80 voient aussi s'afficher son intérêt pour la réalisation (production) qu'il exerce d'abord en duo avec David Toop pour le groupe Frank Chickens (on les retrouve ensemble aussi avec Prince Far-I). Avec Toop, il se produit sous le nom de General Strike. Ses talents de chanteur se révèlent. Sous le nom de Stuart Barefoot, on le retrouve avec les Promenaders, experts en standards pour plagistes (album enregistré à Brighton) et les 49 Americans sous la houlette farceuse de l'auteur de chansons Andrew Brenner. Il formera avec ce dernier un team auteur-compositeur exemplaire et prolifique.
En 1982, c'est la rencontre avec les disques nato dont Steve Beresford va devenir l'un des piliers essentiels. Ses enregistrements sur nato ou la collection Chabada font la synthèse de son éclectisme et mettent en avant ses qualités d'orchestrateur, d'arrangeur, de compositeur et bien sûr d'improvisateur. Il figure sur les albums de Tony Coe, Lol Coxhill, Alterations, Kazuko Hohki, Mike Cooper, il conçoit une suite très remarquée pour la styliste Anne Marie Beretta (portée à la scène lors du festival Banlieues Bleues), joue en duo avec Han Bennink et en quartet avec David Toop, John Zorn et l'actice Tonie Marshall, il dirige son orchestre (Steve Beresford, his piano & Orchestra) pour des reprises de Charles Trenet ou pour accompagner les chansons de Brigitte Bardot ou les rainy songs par Kazuko Hohki.
Dans les disques-maison à thème, il arrange Satie pour les Films de ma ville après lui avoir rendu hommage dans 7 Tableaux phoniques, illustre Spirou et Fantasio et le chien Attila pour Bandes Originales du journal de Spirou, visite Sidney Bechet dans Vol Pour Sidney.
Il est aussi membre fondateur du quartet The Melody Four qui devient trio en quelques heures. Le groupe se produit abondamment dans les années 80, puis plus rarement jusqu'à sa séparation définitive en 1996.
De 1983 à 1988, il est de toutes les éditions du festival de Chantenay-Villedieu avec le grand orchestre de Lol Coxhill, Alterations, General Strike, John Zorn, George Lewis, Tony Coe, Alan Hacker, La Chantenaysienne...
Pour le cinéma, il compose la musique d'Avril Brisé puis celle de Pentimento de Tonie Marshall, (actrice ayant participé à Deadly Weapons et l'Extraordinaire Jardin de Charles Trenet et passée derrière la caméra) toutes deux éditées sur cinénato.
Le cinéma et la télévision (notamment la chaîne Channel Four) feront appel à lui fréquemment. L'improvisation libre ne le quitte pas même s'il produit l'album à succès de Vic Reeves pour Island. Il réalise un album pour Evan Parker et un autre pour le Dedication Orchestra. Il enregistre pour Avant un album de chansons signées Beresford-Brenner avec John Zorn et sort pour Tzadik un recueil de ses musiques de films intitulé Cue-Sheets. Doté d'un appétit musical qui ne se dément jamais, il continue de multiplier les opportunités avec Michel Doneda, Roger Turner, Noël Akchoté, Butch Morris, Mark Sanders et le London Improvisers Orchestra pour n'en citer que quelques-uns.
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