Lee Konitz
Lee Konitz : saxophones alto et soprano
Natif de Chicago en 1927, Lee Konitz, après avoir étudié la clarinette opte pour le saxophone alto (mais aussi soprano). Il se révèlera avec le jazz dit cool, alternative au mouvement be bop (Charlie Parker a nettement encouragé Konitz dans cette voie).
En 1946, Lee Konitz travaille avec Lennie Tristano, il rejoint aussi l'orchestre de Claude Thorhill où ses solos sont très remarqués. Il rencontrera aussi chez Thornhill quelques éléments fondamentaux de cette approche : le saxophoniste Gerry Mulligan et l'arrangeur Gil Evans. Mulligan recommande Konitz à Miles Davis pour son Birth of the Cool, disque phare, comme son nom l'indique clairement, de cette approche "cool".
On retrouve aussi l'altiste chez Stan Kenton qu'il quitte pour créer ses propres formations. On y retrouve Lennie Tristano, Warne Marsch, Billy Bauer ou Sal Mosca. En 1961, en pleine tourmente free, il enregistre Motion en trio avec Elvin Jones et Sonny Dallas, disque affichant une résistance novatrice au free jazz par des chemins qui se révéleront très porteurs.
Konitz joue et enregistre avec Dave Brubeck, Jimmy Giuffre, Martial Solal (en duo ou en groupe avec Dave Holland et Jack Dejohnette ou Niels Hennig Orsted Pedersen et Daniel Humair), Gerry Mulligan, Charles Mingus, Attila Zoller, Chick Corea, Ray Nance, Enrico Rava, Chris Bates, Hélène Labarrière, Michel Petrucciani (avec qui il enregistre en duo).
Il enregistre Lone Lee pour Steeple Chase en solo et surprend le public de Banlieues Bleues quelques années plus tard lors d'un solo où il joue sur ses propres disques. L'approche historique est toujours importante chez Konitz. Aventurier tranquille, il ose toutes les audaces et on le retrouve avec Ornette Coleman, Albert Mangesldorf, Han Bennink, Steve Lacy (avec qui il joue en duo), Karl Berger puis, pour plusieurs collaborations, avec Derek Bailey.
Sa participation au disque Vol pour Sidney est l'occasion de l'apprécier, en duo avec Kenny Werner, au soprano, instrument plus rare pour cet altiste distingué qui le joue pourtant avec grande originalité. S'il fait partie des musiciens qui ont été tentés par la scientologie, il a su heureusement s'en dégager. Sa discographie est vertigineuse.
Michel Doneda et Daunik Lazro ont interprété son "Hi Beck" dans General Gramofon (1988).
Bel octogénaire, Lee Konitz continue à silloner le monde. Le cinéaste canadien Robert Daudelin a consacré un long métrage à cet étonnant novateur : Portrait of the artist as a saxophonist. Il est aujourd'hui toujours en pleine activité et tourne avec un petit ensemble à cordes.
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