Taj Mahal
Taj Mahal : chant, guitare
Taj Mahal est un bluesman moderne, un de ceux qui a consciencieusement transmis l'héritage des fondateurs qu'il a souvent reçu de façon personnelle. Et ce blues, il l'a partagé, transposé, transplanté à la manière d'un grand voyageur attentif à la moindre étape.
Taj Mahal est né à Henry St. Claire Fredericks le 17 Mai 1942 dans le Massachusetts. Ses parents, musiciens, encouragent leurs enfants dans la voie musicale autant que dans celle qui consiste à affirmer son héritage. Il reçoit un enseignement de piano classique et profite de la collection de disques encyclopédique de son père. Sa soeur Carole, chanteuse connaitra une carrière en France comme choriste, puis comme membre du groupe Fredericks Goldman Jones (avec jean-Jacques Goldman et Michael Jones).
Le jeune Henry s'intéressera aussi à la clarinette, au trombone et à l'harmonica et se fera un plaisir de chanter en toutes occasions. Par un voisin guitariste, il découvre les enregistrements de Muddy Waters, Lightnin' Hopkins, John Lee Hooker et Jimmy Reed et l'homme l'initie aux rudiments du Delta Blues.
À la maison, on ne parle pas seulement anglais, mais aussi créole et autres dialectes des Caraïbes. Des musiciens venus d'Afrique sont reçus à la maison et Henry Fredericks prend la pleine mesure d'une vision large de la musique Afro-Américaine. À l'université, il étudie l'agriculture et prend le pseudonyme de Taj Mahal qui à l'instar de Bob Dylan deviendra son nom réel, à l'issue d'un rêve.
En 1964, il part à Los Angeles où il forme les Rising Sons avec Ry Cooder. C'est l'occasion de rencontres avec Otis Redding ou les Temptations, puis de façon déterminante, de Howlin' Wolf, Muddy Waters, Junior Wells, Buddy Guy, Lightnin' Hopkins et Sleepy John Estes. Ses premiers disques sont très remarqués et imposent un style qui saura concilier les publics noirs et blancs : Taj Mahal (1967), The Natch'l Blues (1968) and Giant Step (1969).
Son groupe révèle aussi le guitariste Kiowa Jesse Ed Davies que l'on retrouvera avec George Harrison. Taj Mahal ne se contente pas de ses premiers succès, il creuse et cherche plus profondément du côté de ses racines ou d'une musique plus expérimentale. Il est très proche de Jimi Hendrix avec qui il joue. On le retrouve aussi dans le Circus des Rolling Stones. Il met en musique une pièce de Langston Hughes. Son album live : The Real Thing avec la complicité d'Howard Johnson compte parmi les albums déterminants de la musique noire. On y affirme l'importance des graves.
Taj Mahal travaille également avec des musiciens africains comme Toumani Diabaté et figure en compagnie de Miles Davis et John Lee Hooker sur la bande originale du film The Hot Spot composée par Jack Nitzsche pour Dennis Hopper. Il participe chez nato à Vol pour Sidney, disque qui attire son attention sur la richesse de l'univers de Sidney Bechet, musicien parfois oublé aux USA du fait de son installation en France.
Dans Maestro: Celebrating 40 Years, dernier opus d'une carrière qui n'en manque pas, il invite Ben Harper, Jack Johnson, Ziggy Marley, Angelique Kidjo, Los Lobos. À Minneapolis, il joue avec Bonnie Rait. Il est le premier artiste à enregistrer pour le projet des disques nato inspiré de l'Histoire Populaire des USA d'Howard Zinn.
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