Mike Cooper
Mike Cooper : guitare
Chantenay-Villedieu, septembre 1987 au Café de la Place, Mike Cooper joue le blues, au premier rang, Bill Frisell qui n'en perd pas une note. Soudain entre un spectateur américain qui crie "Is this guy THE Mike Cooper, oh shit !". La réputation du guitariste acquise depuis qu'il fut un acteur majeur et atypique du grand vent de blues qui souffla sur l'Angleterre, la réputation de celui qui dit non à la bande naissante des Rolling Stones, Brian Jones fera l'affaire, parce qu'il préférait alors le blues acoustique est l'une des plus puissantes mais des plus insolites de l'histoire de la musique populaire made in UK.
Comme certains de ses camarades anglais du tournant des années 60, Mike Cooper s'enthousiasme pour le Blues d'outre Atlantique et crée le Blues Comittee en 1962. Il joue ainsi aux mêmes programmes que John Lee Hooker, Jimmy Reed ou Howlin Wolf et rencontre Alexis Korner. Il balade aussi sa guitare dans les clubs folk où il rencontre Derek Hall avec qui il enregistre son premier disque.
Mike Cooper devient vite au milieu des années soixante un des pionniers du
British Blues Boom et croise ses cordes avec quelques uns de ses héros comme Son House, Mississippi Fred McDowell et Bukka White. En 1969 il enregistre son premier grand disque : Oh Really pour Pye records qui lui vaudra une belle reconnaissance. Cette collaboration avec Pye continuera au début des années 70 avec le producteur Peter Eyden, quatre albums voient le jour où le blues commence à être taquiné par le Free Jazz. On y retrouve des musiciens sud-africains avec qui Mike s'est lié d'amitié comme Dudu Pakwana, Harry Miller, Louis Maholo et Mongezi Feza ou encore les saxophonistes Mike Osborne ou Tony Coe et l'arrangeur Michael Gibbs. Il forme l'orchestre The Machine Gun Company avec Geoff Hawkins. Il s'éclipse et disparaît.
On le retrouve en Espagne dans un village de pêcheurs avant de revenir enregistrer un autre disque pour Fresh Air : Life and Death In Paradise avec Harry Miller, Mike Osborne et Louis Moholo. Il quitte
l'Angleterre pour vivre en Allemagne puis en France. Ces cinq disques de Mike
Cooper comme ceux d'Incredidible String Band ont été une influence majeure pour le Free Folk américain (des musiciens comme Thurston Moore ont reconnu cette influence).
Après quelques années de voyages inlassables (Australie...), pendant lesquels il prend ses distances avec le milieu musical, il revient en Angleterre fin des années 70 en créant la rupture avec sa légende. Il commence une carrière de musicien d'improvisation libre avec des membres du London Musicians Collective comme Eddie Prevost, Keith Rowe, David Toop, Steve Beresford, Max Eastley, Paul Burwell, et la chanteuse Viv Corringham. Avec Lol Coxhill et le batteur Roger Turner, il fonde ensuite The Recedents qui enregistrera deux disques pour nato. Dans les années 80, il crée le groupe Mayhem avec Pat Thomas, joue dans Avant Roots de la musique grecque avec Viv Corringham et rejoint National Gallery, groupe de country blues. Il fonde Continental Drift un ensemble où il revient à ses amours du blues de façon plus électrique.
En 1987, alors qu'il a élu domicile à Rome, il enregistre avec Cyril Lefebvre pour Chabada Aveklei Uptown Hawaiians d'inspiration hawaiienne élargie. Il fait partie des invités des séances d'Oyaté de Tony Hymas (il participera aux côtés de ce dernier à un mémorable concert à Rabat au Maroc avec Mahmoud Ghania et ses gnawas (avec Henry Lowther, François Corneloup, Hélène Labarrière, Mark Sanders).
En 1994, il effectue un grand voyage dans le Pacifique (Tahiti, Fiji, Hawaii,
Australie, Nouvelle Zélande) et enregistre à son retour pour nato Island Songs, carnet de voyage parfait d'un musicien enraciné dans une route sans âge.
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