Alan Hacker
Alan Hacker : clarinette, direction d'orchestre
Alan Hacker né en 1938 est apprécié pour son travail sur le cor de basset, ses qualités d'interprètes de musiques baroque ou contemporaine , sa direction d'orchestre et son goût pour l'improvisation. Le clarinettiste étudie à la Royal Academy of Music où il remporte les prix Dove et Boise Scholarship. À la même époque, il travaille fréquemment à Vienne, Paris, Beyrouth. En 1959, il est professeur à la Royal Academy et membre de l’Orchestre Philarmonique de Londres, poste qu’il occupe jusqu’en 1966. Il est également membre fondateur des Pierrot Players, des Fires of London, du Music Theatre Ensemble et de Matrix (où l’on retrouve parmi les instrumentistes Tony Coe et Tony Hymas).
Professeur à l’Institut d’Art Contemporain, il se lie avec les compositeurs Harrison Birtwistle, Peter Maxwell Davies, Karlheinz Stockhausen, Pierre Boulez qui écrivent à son intention. Remarquable improvisateur, il côtoie les maîtres du genre. Il a longuement travaillé pour le cinéma avec des compositeurs comme Maurice Jarre (Lawrence d’Arabie) ou Bernard Herrmann. Avec Matrix, il participe à la bande originale des Diables de Ken Russell, puis en 1983 au disque Sept Tableaux Phoniques Erik Satie et joue au théâtre Dunois à Paris avec Tony Coe et Robert Cornford, il participe la même année au festival de Chantenay-Villedieu où il joue John Cage et Mozart avec Tony Coe et Sylvain Kassap lors d’une mémorable soirée où participent également le grand orchestre de Lol Coxhill et les Recedents.
Fortement intéressé par la reconstitution d’œuvres du passé (pour mieux comprendre le présent), il a enregistré de mémorables versions des Nocturnes de Haydn, du concerto de Stamitz et autres pièces de Schumann, Weber, Hummel ou Krommer. Ses interprétations des Quintettes de Mozart et Brahms font office de références. En tant que chef, il dirige avec bonheur Beethoven et a offert une magnifique Passion selon Saint Jean au public italien. Wolfagand Amadeus Mozart et Anton Stadler (clarinettiste de prédilection de Mozart) sont deux musiciens qu’il affectionne et connaît particulièrement puisqu’il a retrouvé les parties manquantes du Concerto pour Clarinette KV622 qu’il joue selon la tessiture de Stadler à l’intention duquel il est écrit.
Il dirige un ensemble pluriforme : The Music Party qui comprend quelques-uns des meilleurs solistes anglais comme Francis Baines, Alan George, Jenny Ward Clarke. En 1984, il enregistre avec Tony Coe dans le disque de ce dernier la pièce composée par le compositeur écossais William Sweeney An-Og Mhadainn et se produit à Chantenay-Villedieu en 1985 avec l’Amati Ensemble et en 1987 avec the Music Party. Il enregistre pour nato deux volumes d’un projet intitulé Hacker Ilk qui mêle compositeurs passés et présents de Schuman à Philip Grange en passant par Stockhausen et Judith Weir avec quelques œuvres écrites pour lui.
Au Théâtre Dunois, il joue La Plage d’Harrison Birtwistle sur un livret d’Alain Robbe-Grillet avec la récitante Violeta Ferrer et la chanteuse Christine Jeffrey. Il participe à la musique du film Avril Brisé composée par Steve Beresford, dirige une superbe version de la Gran Partita de Mozart pour nato, participe au projet Oyaté de Tony Hymas où il est soliste sur "Chief Joseph".
Alan Hacker s’est ensuite beaucoup tourné vers la direction d’orchestre et particulièrement d'opéra, tissant des liens profonds avec l'Opéra de Stuttgard, mais aussi La Fenice de Venise, l'Opéra Bastille de paris, l'Opéra North de Londres et d'autres au Canada, en Suède, en Espagne. Monteverdi, Purcell, Haendel et bien sûr Mozart et Birtwistle figurent parmi ces chantiers opératiques. Ces dernières années, il a conduit un atelier musical à son domicile.
Il nous a quitté le 16 avril 2012.
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