Régis Huby
Régis Huby : violon
Régis Huby est un enfant de l’an 69. Né à Rennes le 22 juin, 20 ans après Meryl Streep, il y entre au conservatoire à l’adolescence pour y étudier le violon avec Catherine Luquin. Passionné par Bach, l’écoute de Didier Lockwood est un déclic pour saisir d’autres façons d’approcher l’instrument. Nul Breton n’échappant à la forte expression du lieu, il s’intéresse aussi à la musique traditionnelle bretonne. Il monte son propre quartet aux orientations dites jazz-rock et commence à jouer occasionnellement avec avec Bernard Subert, Louis Sclavis. Il remplacera Dominique Pifarély (qu’il affectionne énormément et qu’il a rencontré dans une création avec Jacky Molard) dans le groupe du clarinettiste. Dès lors, il devient l’une des figures marquantes de l’instrument. On le retrouve avec Antoine Hervé, Noël Akchoté ou le Living Time Orchestra de George Russell avec lequel il enregistre. La rencontre de Guillaume Roy est un moment important qui voit la création du quatuor IXI en 1995, quatuor à cordes instrumentalement tel que pensé par Joseph Haydn et à la jonction éclatante de musiques de tous ordres et désordres. Le quatuor IXI est aujourd’hui l’un des groupes de France à la plus grande longévité.
En 1998, sort chez Transes Européennes (maison de disques de Pablo Cueco) son premier album, Le Sentiment des Brutes, réalisation qui affiche les aspirations et rêves de ce musicien désireux de dépassement des frontières. Et comme il s’agit d’un premier opus, nulle surprise donc que la musique bretonne y ait une part importante. La musique de ce disque s’articule autour d’un projet filmique réalisé par Laurent Grall Rousseau, ce qui dessine aussi d’autres volontés de Régis Huby.
On ne compte plus, dès lors, les formations, rencontres et participations : Guillaume Séguron, Claude Tchamitchian, Yves Rousseau, Steve Swallow, Rémi Charmasson, Cuong Vu, Chris Cheek, Joachim Kühn, Paul Rogers, Marc Ducret, Hugh Hopper, Anouar Brahem, Bruno Chevillon, Hélène Labarrière, Gianluigi Trovesi, Enrico Rava, Paolo Fresu, Markus Stockhausen, Philippe Deschepper, François Raulin, Benoit Delbecq, Michele Rabbia, Eric Watson, Yves Robert, Francis Lassus, Jean François Vrod, François Merville, Laurent Dehors, Christof Lauer, Simon Goubert, David Chevalier, Régis Boulard, Eric Echampard, Stefano Battaglia, Paolo Damiani, Gianluca Petrella, Ute Lemper, Hasse Poulsen, Christophe Marguet, Jean-Marc Larché, Serge Adam, Stéphan Oliva, Ben Monder, Denis Badault, Sébastien Boisseau, Nicolas Larmignat, Jean-Marc Foltz, Manu Codjia, Andy Emler, François Verly, François Thuillier, Guillaume Orti, Thomas De Pourquery, Médéric Collignon, Edouard Ferlet…
1999, il enregistre avec Les Arpenteurs de Denis Colin pour nato et en l’an 2000, intègre l‘ONJ de Paolo Damiani, premier Orchestre National de Jazz dirigé par un étranger, ce qui secoue les réflexes nationalistes d’une partie du petit monde du jazz français. Il crée ensuite le groupe Simple Sound (Vincent Courtois, Bruno Chevillon, Olivier Benoit, Catherine Delaunay et Roland Pinsard) où s’affirment les tentations d’une sorte de troisième courant moderne. Foin de toutes barrières, la chanson l’attire et le voilà directeur musical de La Nuit Américaine de Lambert Wilson. On le retrouvera aussi avec Ute Lemper et en étroite collaboration avec la chanteuse Maria Laura Baccarini. Au milieu des années 2000, il rejoint le club des joyeux producteurs de disques en créant Abalone, l’une des maisons qui va s’imposer comme la représentation d’un large courant. On le retrouve dans le quatuor à cordes arrangé par Hymas qui figure dans le premier album d’Ursus Minor Zugzwang ainsi que dans le Thisness de Jef Lee Johnson.
Il participe en 2006 au festival Minnesota sur Seine en duo avec George Cartwright et pour la création d’une suite de Pablo Cueco avec Michelle Kinney, Michael Lewis, Tony Hymas, Chris Bates et JT Bates. On l’y retrouve également lors de séquences improvisées avec Adam Linz ou lors de la grande jam finale. 2017 verra d’heureuses retrouvailles avec Tony Hymas pour l’enregistrement de Thollot in Extenso avec un autre quatuor à cordes.
Son dernier album Equal Crossing confirme, si il en était besoin, un sens précis du partage et la curiosité illimitée d’un musicien cardinal autant que d’un producteur substantiel sans lequel ce que l’on appelle le paysage musical n’aurait pas la même allure.
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