John Zorn
John Zorn : saxophone alto, clarinette, appeaux
John Zorn naît à New-York en 1953. Rapidement initié par sa mère enseignante à la musique classique et par son père coiffeur au jazz (mais aussi à la chanson française et aux autres formes de musiques populaires américaines). Son frère aîné possède une impressionnante collection de disques, source peut-être de son rapport très étroit à cette forme d'expression.
Il joue du piano, de la flûte et de la guitare ainsi que de la basse dans un groupe de surf. Il commence également à s'intéresser aux méthodes de composition. Stockhausen, Mauricio Kagel, John Cage ou Charles Ives sont d'immédiates fortes influences. Il parfait ses connaissances et sa pratique du saxophone au Webster College de St Louis où il rencontre le Black Artists Group. Puis les musiciens de l'AACM de Chicago. Anthony Braxton devient un autre modèle. Oliver Lake est l'un de ses professeurs. Les oreilles tous azymuths, son attention est également retenue par les musiques de Scott Bradley ou Carl Stalling pour les dessins animés de Tex Avery, de Chuck Jones ou Fritz Freleng.
En 1974, il s'installe à Manhattan et devient rapidement un des acteurs principaux de la scène downtown. Il deviendra plus tard un des héros de la Knitting Factory. En 1976, il se tourne vers l'improvisation libre et joue avec Henry Kaiser, Eugene Chadbourne, Fred Frith, Arto Lindsay, Anton Fier, David Moss, Christian Marclay, George Lewis, Derek Bailey, Bill Laswell, Tom Cora... Il développe ses systèmes de compositions au travers des pièces aux noms évocateurs bien que sans lien avec les sports cités : Baseball (1976), Lacrosse (1976), Dominoes (1977), Curling (1977), Golf (1977), Hockey (1978), Cricket (1978), Fencing (1978), Pool (1979) et Archery (1979). En 1984, il enregistre "Cobra", pièce maîtresse de sa démarche qui confirme les essais passés et annonce l'avenir.
En 1985, il se rend en France pour la première fois à l'invitation du festival de Chantenay-Villedieu où il se produit avec General Strike (Steve Beresford et David Toop) Il enregistre parallèlement pour nato une composition intitulée "Godard" publiée sur le disque Godard ça vous chante ?. Morricone apprécie. Suit Spillane sorti par None Such (division de Warner Bros) qui précise sa passion pour le film noir qui va être déterminante pour la suite. Il joue à Chantenay-Villedieu avec George Lewis et Bill Frisell (trio qui enregistrera dans la foulée pour Hat Hut) ainsi qu'avec Steve Beresford, Bill Frisell et Tony Hymas ou en duo avec Michel Doneda.
Avec Beresford, Toop et l'actrice Tonie Marshall, il enregistre à Londres pour nato Deadly Weapons, orchestre qui se produira à Berlin.
Un projet naît après ses séances lors d'une discussion dans un restaurant indien qui associerait le Marquis de Sade qui semble passionner Zorn, Fregoli dont il apprend l'existence ce soir-là et dont il se sent proche pour des raisons évidentes et le magicien Houdini. La cinéaste Liria Begeja écrit un livret, Jean-Pierre Léaud est pressenti, mais le projet ne s'accorde pas et sera abandonné.
Quelques années plus tard il ressurgira lors du festival Banlieues Bleues (sans Fregoli) dans une version fort différente de ce qui avait été envisagé au départ. John Zorn participe au Joyeux Noël des disques nato. C'est alors la création du groupe Naked City avec Bill Frisell, Wayne Horvitz, Fred Frith et Joey Baron.
L'orient, le film noir, le sado-masochisme sont trois clés de l'univers de John Zorn de la fin des années 80, on y ajoutera une relecture de ses maître en jazz, Sonny Clark et Ornette Coleman dans deux disques notoires Voodoo Sonny Clark Memorial ou Spy vs Spy avec le saxophoniste Tim Berne.
Christian Marclay, Arto Lindsay, Bill Frisell, Anthony Coleman, Bobby Previte, Joey Baron, Michael Blair, Wayne Horwitz, Ikue Mori sont parmi les musiciens qui constituent ses ensembles à géométries variables pour lesquels Zorn utilise sa technique de composition à carte. En 1991, Painkiller confirme sa passion pour le hardcore. Certaines couvertures de disques font scandale ou se voit même interdites en Angleterre.
John Zorn crée la maison de disques Tzadik qui lui permet d'afficher de façon prolixe la multiplicité de ses attachements musicaux et ses directions diverses. Il compose pour le cinéma (Raul Ruiz, Sandi Simcha DuBowski, Arno Bouchard). En 1992, John Zorn enregistre Kristallnacht en référence à la persécution ultra violente des juifs par les nazis en Allemagne et Autriche de 1938, premier opus d'une longue suite affirmant ce qu'il nomme "Culture juive radicale". Cette tendance fera l'objet d'une part importante de ce qui constitue Tzadik (marque qui compte plus de 400 disques) et donnera naissance au groupe Masada, ensemble le plus populaire conduit par Zorn qui connaîtra diverses ramifications (grand ensemble, Masada string trio etc.). Il est aussi aujourd'hui directeur artistique du club The Stone à New York
|
|